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Prévention : quelles sont les maladies du musicien ?

Pratique intensive, mauvaise posture, écoute prolongée, le musicien sollicite tout son corps et comme tout passionné peut, sans s’en rendre compte, développer des maladies particulières. Parce qu’il vaudra toujours mieux les prévenir que les guérir, petit tour d’horizon de ces maux musicaux :

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Les maladies du musicien sont nombreuses, mais passons en quelques-unes en revue :

La dystonie du musicien

Un jour c’est le drame : les doigts du pianiste se recroquevillent, ne « répondent plus ». Des répétitions intenses, sans pause, des concerts qui s’enchaînent, un stress trop important, le musicien professionnel n’en a pas conscience mais il peut user son corps prématurément. C’est à l’image des sportifs aux carrières intenses mais très courtes. Il a forcé, ignoré la douleur, sous-estimé les alertes lancées par son corps. Le système nerveux est endommagé, certains muscles affaissés. Une longue rééducation s’impose : du corps (kinésithérapie, posture, respiration) mais aussi de l’esprit. L’objectif est qu’une certaine idée de la perfection ne l’autorise plus à dépasser ses limites, qui font son humanité.

 

Les acouphènes

Une autre des maladies du musicien est les acouphènes. Ce sont des bourdonnements qui doivent nous alerter. Ils sont souvent le signal d’une fatigue auditive. S’accorder régulièrement des moments de silence permet le repos des oreilles. Les protections auditives (bouchons d’oreilles) atténuent efficacement l’intensité des décibels en cas d’exposition prolongée. Bien sûr on expliquera aux enfants qu’il est interdit de jouer d’un instrument à côté de l’oreille d’un autre. On leur dira aussi que l’écoute prolongée avec des écouteurs est nocive.

 

L’hyperacousie, l’hypoacousie, la diploacousie

Le musicien peut soudainement devenir intolérant aux bruits quotidiens : c’est l’hyperacousie. Des sons banals sont décuplés, le gênent, voir déclenchent des douleurs. Le musicien peut devenir irritable, le plaisir n’est plus au rendez-vous, il souffre. Certains peuvent même devenir phonophobes : des crises de panique avec sueurs froides s’emparent d’eux à l’écoute des sons.

Pour l’hypoacousie c’est le contraire. Le musicien ne perçoit plus les hauteurs de sons correctement. C’est une forme de surdité, comme la diploacousie qui touche une des deux oreilles seulement (chaque oreille perçoit un son différent). Des symptômes plus légers comme les migraines, les insomnies, les sensations d’oreilles bouchées, les sifflements d’oreilles ne sont pas non plus à prendre à la légère.

 

La puissance, la durée et la répétition en question

La puissance du son doit être analysée pour une bonne prévention. Attention à la puissance des piccolos, trompettes, caisses claires, où les décibels maximum sont au rendez-vous ! Même chose concernant le nombre de musiciens réunis ou le lieu de répétition (bonne ou mauvaise acoustique et isolation phonique). Concernant la durée, on dit de ne pas dépasser 45 minutes de jeu d’affilé. Et idéalement, il faudrait couper les séances de travail en sessions de 15 minutes avec 5 minutes de pause. S’éloigner de plusieurs mètres d’une source sonore intense peut suffire à préserver votre capital auditif.

Ne pas négliger, comme les sportifs, l’échauffement (en piano comme en chant, voix et corps), la recherche de la bonne posture (toute sensation de raideur indique une mauvaise posture), la récupération après l’effort (massages, repos). C’est la répétition du mauvais geste, de la mauvaise posture, de la mauvaise habitude qui conduit à la maladie. Le corps constamment crispé, tendu, comme l’esprit à la recherche de la perfection et de la performance n’arrive plus à se détendre. Or, c’est grâce à une certaine détente alliée à une bonne technique que le musicien pourra jouer avec émotion et sensibilité.

 

Maladies du musicien : les spécialistes  

Kinésithérapeutes, ostéopathes, O.R.L, ergonomes, psychologues, sont les spécialistes qui pourront accompagner les musiciens dans leur rééducation ainsi que dans la prévention des risques liés à leur pratique musicale. Si votre enfant musicien n’écoute pas vos mises en garde, un rendez-vous avec un spécialiste s’impose. En effet, souvent, en attendant l’âge de raison, la parole du tiers sera plus efficace que celle du parent. Ainsi Maxence accepta de ralentir sa pratique du piano uniquement une fois que le kinésithérapeute lui ait expliqué qu’il pourrait ne plus jamais jouer s’il n’écoutait pas son corps et qu’il n’était pas normal « d’avoir mal » en jouant du piano. Certaines idées reçues doivent être aussi levées : ce n’est pas grave de ne pas jouer d’instrument pendant deux mois d’été. Il existe aussi des partitions simplifiées de morceaux difficiles et qui éviteront bien des tendinites à votre enfant qui veut vous en mettre plein la vue !

 

 

Afin d’être sûr de ne pas vous blesser, pensez à vous faire accompagner par l’un de nos professeurs sur la plateforme.


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