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L’improvisation à la guitare, c’est aussi pour les débutants

Improviser à la guitare peut paraître une pratique réservée aux initiés. Pourtant en ayant en main seulement quelques accords, il est déjà possible de s'amuser et de créer par soi-même. Voici quelques conseils pour improviser seul à la guitare dès vos débuts.

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Juste quelques notes

Il est étonnant de voir qu’un groupe renommé comme Mogwai, après 25 ans de carrière, aime à décliner sur plusieurs minutes une suite lente de notes simples. « It’s what I want to do, mum ».

 

 

La virtuosité (qui signifie trop souvent rapidité, à tort) n’est pas le but de tout musicien. Prenez votre guitare, jouez proprement quelques notes, au hasard s’il le faut, puis répétez-les, doucement. Si une note sonne faux, elle deviendra profonde si elle trouve sa place dans une phrase, c’est-à-dire dans le temps, dans un rythme. Même une suite de notes de la même longueur peuvent donner quelque chose. Une suite qui trouve sa place vous envoûtera et vous ne pourrez plus cesser de la jouer en boucle en vous étonnant vous-même.

 

Deux accords de guitare, mille chansons.

Comme le montre cette rigolote démonstration, de nombreux tubes sont composés des mêmes accords de base (ici, Mim, Do, Sol, Ré)

 

 

Mais si 4 accords enchaînés ne sont pas encore à votre portée, deux peuvent suffir. Avec La mineur et Mi mineur, on peut jouer un bon paquet de Manu Chao. Essayez ceci : deux coups sur chaque (binaire) puis trois coups sur chaque (ternaire). Doux ou violent, sec ou clair, etc. Voyez comment un changement de rythme donne avec deux simples positions, un morceau différent.

 

Peu de main gauche, beaucoup de main droite

Si vous êtes débutant, apprenez donc dès que possible à enchaîner le Mi mineur et le La mineur. Une fois votre main gauche habituée, la main droite (pour les droitiers) peut alors prendre ses libertés. Au mediator ou au pouce d’abord. Il s’agit de gratter votre guitare en imaginant un rythme, de façon spontanée, comme vous tapotez sur votre bureau. Pour inspiration, ce monsieur vous donne quelques bases courantes, toutes applicables à nos deux accords :

 

 

Au-delà de ces motifs parfois difficiles à reproduire au début, je vous conseille fortement de vous faire confiance. Ce qui sonne musical à vos oreilles le sera forcément pour d’autres. Qu’importe que vous sachiez mettre les mots binaire, ternaire, contre-temps, suivez vos pulsations personnelles.

 

Ce qui peut vous inspirer ensuite, c’est de séparer les basses et les aigus. Ainsi vous taperez parfois uniquement sur les basses (environ les trois premières grosses cordes) et parfois sur les aigus (environ les trois autres) et parfois sur toutes les cordes. Basses et aigus alternées un à un peuvent par exemple donner un reggae si les notes sont sèches. Autre petite chose à faire donc, jouer sur la longueur des accords. Vous pouvez étouffer les cordes avec le poing, la paume ou la « tranche » extérieure de la main droite, pour couper l’accord et avoir des notes courtes et percussives. Vous pouvez aussi égrener l’accord plus lentement des basses aux aigus. Jouer cela plus près du chevalet (à la base des cordes) donnera une sonorité métallique sympathique à placer par-ci par-là dans l’inlassable alternance de La mineur et de Mi mineur.

 

Décomposer les accords, et plus…

Une autre astuce ouvrant les possibilités de s’éclater, c’est la décomposition. Si votre main droite aime ses doigts, c’est pratique, sinon au mediator, vous pouvez jouer nos deux accords une corde après l’autre, de haut en bas ou dans l’ordre de votre choix. De cette manière, nos deux accords deviendront peut-être même une mélodie. Variez la vitesse, faîtes sonner une note longuement ou deux d’un coup. En découle parfois une mélodie courte à faire tourner en boucle (riff). 

 

Ensuite, main gauche aura envie de s’en mêler.

 

Avec La mineur et Mi mineur, une chose très efficace, selon moi, est de retirer de l’accord un ou plusieurs doigts (main gauche, donc). Retirez-en un de votre La mineur, faites sonner, puis remettez-le. Faîtes de même avec un autre, puis les deux en même temps puis les trois. Idem avec Mi mineur. Retirez, reposez. Faîtes un rythme avec ça. De façon lourde puis de façon légère. Peut-être ensuite entendrez-vous des phrases se faire, nécessitant d’autres notes. Faîtes-le, prenez des risques, laissez vos doigts aller chercher d’autres notes, faire la liaison entre vos deux accords. Ou à l’inverse, ajouter une note (aiguë c’est plus facile) et laissez-la s’imposer comme un intrus au-dessus de vos deux accords alternants. Si elle est « fausse », elle deviendra intéressante ou au pire « étrange » si vous l’affirmez et la soutenez.

 

Conclusion : démystifier l’art musical

Il y a mille autre choses à dire sur l’improvisation, notamment sur la synchronisation de plusieurs musiciens, ce qui fera l’objet d’un prochain article. Mais, d’une façon générale, sachez que la beauté n’est que rarement synonyme de technique. Musicien est un métier, certes, mais jouer de la guitare musicale, dansante ou mélancolique, est à la portée de toutes les mains, mêmes débutantes. Il n’y a que douze notes sur un clavier, capables de millions de chefs-d’œuvre, et les combinaisons les plus célèbres ne sont pas les plus alambiquées. La SACEM soit louée, toutes ces notes sont libres de droit ! Et cinq peuvent suffire. Chacun peut, doit les reprendre à sont compte. Alors n’ayez plus peur, osez l’improvisation à la guitare !

 

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Tous nos conseils sont à retrouver sur notre blog.


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